Le système de bonus-malus, officiellement appelé coefficient de réduction-majoration (CRM), est l’un des éléments clés qui déterminent le montant de votre prime d’assurance automobile. Ce dispositif a été mis en place pour encourager un comportement responsable sur la route en récompensant les bons conducteurs et en sanctionnant ceux qui causent des accidents. Chaque année, à l’échéance de votre contrat, votre assureur ajuste la prime en fonction de votre historique de conduite.
Qu’est-ce que le bonus-malus ?
Le bonus-malus est un système qui influence directement le coût de votre assurance. Lorsque vous conduisez sans causer de sinistre, vous bénéficiez d’une réduction de votre prime, autrement dit un « bonus ». En revanche, si vous êtes responsable d’un accident, votre prime augmente via l’application d’un « malus ». En cas d’accident non responsable, bonne nouvelle : votre prime reste inchangée. Ce principe s’applique également aux sinistres tels que le vol, l’incendie, ou le bris de glace, qui n’ont aucune incidence sur le bonus-malus.
Comment se calcule le coefficient du bonus-malus ?
Le calcul du bonus-malus s’effectue sur une période de 12 mois précédant les 2 mois qui précèdent la date d’échéance de votre contrat d’assurance. Par exemple, pour une échéance fixée en juin 2023, le calcul couvre les mois d’avril 2022 à avril 2023. Lors de la première année de souscription, le coefficient est établi à 1. Chaque année sans sinistre diminue ce coefficient de 5 %, jusqu’à atteindre un minimum de 0,50, représentant une réduction maximale de 50 %.
En cas de sinistre partiellement responsable, votre coefficient augmente de 12,5 %, et il augmente de 25 % pour un accident entièrement responsable. Cela signifie que, par exemple, une prime initiale de 1 000 euros passe à 1 125 euros en cas de sinistre partiellement responsable, et à 1 250 euros si vous êtes totalement responsable. Il est important de noter que le malus peut se cumuler si plusieurs accidents surviennent au cours de la même année, ce qui peut faire grimper votre coefficient de façon significative. Le coefficient maximal est limité à 3,50, soit une majoration de 250 %.
Voici les montants de bonus et malus selon les situations :
- Coefficient de départ : 1
- Réduction de 5 % par année sans sinistre : coefficient de 1 à 0,95, puis à 0,90, etc., jusqu’à un minimum de 0,50
- Augmentation de 12,5 % en cas de sinistre partiellement responsable : multiplication du coefficient par 1,125
- Augmentation de 25 % en cas de sinistre totalement responsable : multiplication du coefficient par 1,25
- Coefficient maximal : 3,50 (majoration de 250 %)
Impact du bonus-malus sur votre assurance auto
Les conséquences du bonus-malus sur le coût de l’assurance auto sont évidentes. Les bons conducteurs voient leur prime d’assurance réduite au fil des années sans sinistre, tandis que les mauvais conducteurs, responsables d’accidents, paient de plus en plus cher. Prenons un exemple : avec une prime initiale de 1 000 euros, un coefficient réduit à 0,95 conduit à une prime de 950 euros. En revanche, après un accident responsable, cette même prime peut atteindre 1 250 euros, voire plus si des sinistres se cumulent. En outre, un malus peut rendre difficile la recherche d’un nouvel assureur, en particulier pour les jeunes conducteurs qui subissent déjà des surprimes.
Bonus-malus chez les jeunes conducteurs
Les jeunes conducteurs, souvent perçus comme plus susceptibles de provoquer des accidents, sont soumis à une surprime qui s’ajoute à la prime de base. Cependant, le système de bonus-malus reste identique à celui des conducteurs plus expérimentés. Ils démarrent avec un coefficient égal à 1 et leur prime peut être majorée ou réduite selon leur comportement au volant. Les jeunes conducteurs doivent faire preuve d’une grande prudence, car le cumul de malus, ajouté à une surprime, peut rendre l’assurance automobile très coûteuse et les priver d’accès à certaines formules, comme l’assurance auto temporaire.
Comment consulter son coefficient de bonus-malus ?
Votre coefficient de bonus-malus est inscrit sur votre dernier avis d’échéance. Ce document, qui doit être remis par l’assureur chaque année, contient des informations clés sur votre contrat : montant de la prime, coefficient de réduction-majoration, et échéancier. Si vous n’êtes pas en possession de cet avis, vous pouvez demander un relevé d’information à votre assureur, qui est tenu de vous le transmettre sous quinze jours. En alternative, il est possible d’utiliser des simulateurs en ligne pour obtenir une estimation, en renseignant le nombre de sinistres responsables et les années sans accident.
Est-il possible de repartir de zéro avec son bonus-malus ?
Il existe une exception, connue sous le nom de « descente rapide », qui permet de repartir de zéro sous certaines conditions. L’article A121-1 du Code des assurances stipule qu’après deux années consécutives sans accident responsable, le coefficient revient automatiquement à 1. Toutefois, hormis ce cas particulier, le coefficient est transférable : si vous changez d’assureur, votre coefficient actuel vous suivra et sera appliqué à votre nouvelle prime.
Exceptions et particularités du bonus-malus
Tous les véhicules ne sont pas concernés par le bonus-malus. Les deux-roues de moins de 125 cm³, les quadricycles légers (tels que les voitures sans permis), les véhicules de collection et les véhicules agricoles sont également exclus de ce dispositif. Pour ces catégories, le tarif de l’assurance est généralement fixe.
Le système de bonus-malus est un outil de régulation qui favorise une conduite responsable. Les bons conducteurs sont récompensés, tandis que les conducteurs imprudents paient le prix fort, littéralement. Une bonne compréhension de ce mécanisme peut vous aider à préserver votre budget assurance et à éviter les mauvaises surprises au moment de renouveler votre contrat.