Passer l’épreuve pratique du permis de conduire en France est devenu un parcours administratif supplémentaire, avec son lot de contraintes et de délais imposés. Depuis quelques années, l’État a centralisé la gestion des places via une plateforme en ligne appelée RdvPermis. Officiellement, l’objectif est de simplifier la procédure. Dans la pratique, les candidats doivent composer avec des règles strictes, des délais parfois dissuasifs, et une organisation souvent critiquée.
Le système RdvPermis : un passage obligé
RdvPermis est la plateforme nationale qui gère la réservation des places d’examen pour le permis B, B1, A1 et A2. Impossible aujourd’hui de passer par une autre voie : tout se fait en ligne.
- Pour les candidats inscrits en auto-école, ce sont les identifiants fournis par l’établissement qui permettent de se connecter. L’élève peut suivre les démarches de son auto-école et choisir avec son formateur la date, le créneau et le centre d’examen, en fonction de son rythme de formation.
- Pour les candidats libres (uniquement pour le permis B), il faut créer son propre compte sur RdvPermis. Le numéro indispensable est le NEPH (numéro d’enregistrement préfectoral harmonisé), attribué lors de l’inscription à l’examen et indiqué sur l’attestation d’inscription (AIPC). Sans ce numéro, aucune réservation n’est possible.
Les obligations spécifiques des candidats libres
Un candidat libre doit non seulement réserver une date, mais aussi désigner la personne qui l’accompagnera le jour de l’examen. Cette personne doit obligatoirement :
- détenir le permis B depuis au moins 5 ans ;
- ne pas être un professionnel de l’enseignement de la conduite ;
- attester sur l’honneur de son lien personnel ou familial avec le candidat.
À cela s’ajoute une autre contrainte : le véhicule utilisé le jour de l’examen doit être équipé d’une double commande conforme à la réglementation. Autrement dit, il faut soit louer un véhicule auprès d’une auto-école, soit passer par une société spécialisée, ce qui implique un coût supplémentaire non négligeable.
Ce qu’il faut savoir sur les délais et sanctions
La réglementation prévoit des sanctions en cas d’absence injustifiée. Toute absence sans motif valable entraîne un délai de 40 jours minimum avant de pouvoir réserver une nouvelle place.
De plus, après un échec, le délai de réinscription dépend directement du niveau constaté par l’examinateur : plus la prestation est jugée faible, plus le temps d’attente avant de se représenter sera long. Une manière déguisée de réguler la file d’attente, mais qui pénalise fortement les candidats déjà fragilisés par le stress ou par un premier échec.
Les notifications et suivis en ligne
Chaque étape est confirmée par mail : création du compte, réservation, modification, annulation. L’administration insiste sur la transparence du suivi. Dans la pratique, beaucoup de candidats dénoncent une plateforme saturée, des délais inégaux selon les départements, et un sentiment d’arbitraire dans l’attribution des places disponibles.
Les coûts indirects et contraintes cachées
Si la réservation en ligne est gratuite, les coûts indirects pèsent lourd, surtout pour les candidats libres : location d’un véhicule à double commande, accompagnateur disponible et éligible, répétition des démarches en cas d’échec ou d’absence… Tout cela peut rallonger la facture et décourager les plus motivés.
L’administration met en avant une procédure modernisée. Dans les faits, c’est un parcours du combattant supplémentaire pour les candidats, qui doivent s’adapter à un système rigide et peu flexible.